La France compte 3,1 millions de chômeurs n'exerçant aucune activité. Mais ils sont, en plus,près d'1,5 million à cumuler chômage et petits boulots.
CatégorieEn novembre, la France comptait 3,132 millions de chômeurs, des personnes en quête d'emploi, n'exerçant aucune activité. Mais s'y ajoutent celles qui, tout en poursuivant leur recherche d'emploi, acceptent des contrats plus ou moins longs (de plus ou moins 78 heures). L'administration les appelle les « chômeurs ayant une activité réduite ». Et les classe dans les catégories B (moins de 78 heures) et C (plus de 78 heures).
En octobre, ils étaient près d'1,5 millions (1 484 800). En catégorie B, leur nombre a augmenté de 11,4 % en un an (+ 2,4 % pour les catégorie C et + 10,8 % pour les catégorie A). Et, depuis la crise, en 2008, l'ensemble de ces chômeurs exerçant une activité réduite a grimpé de 29 %.
Sur vingt ans, entre 1991 et 2011, leur nombre a explosé : il a été multiplié par près de vingt. En cause, le chômage mais aussi l'augmentation fulgurante des contrats précaires : au 2e trimestre 2012, on comptait 3,5 millions d'embauches en contrat de moins d'un mois, contre 1,6 million en 2000.
ProfilQui sont ces demandeurs d'emplois qui occupent des petits boulots ? Des femmes, à 53 %. Des employés ou ouvriers qualifiés, essentiellement (59 %). Des personnes âgées de 30 à 39 ans, dans 28 % des cas, et de 40 à 49 ans dans 24 % des cas. Enfin, 38 % d'entre elles ont un niveau CAP/BEP, et 33 % un niveau bac ou bac + 2. Les plus diplômés sont moins touchés (11 %).
Retour à l'emploiCertains de ces chômeurs de catégorie B et C peuvent cumuler indemnisation chômage et salaire (ils étaient un demi-million en 2011). À condition que la durée d'activité mensuelle ne dépasse pas 110 heures et que leur rémunération n'excède pas 70 % de leur ancien salaire brut. Or, ceux qui sont dans ce cas retrouvent plus rapidement un emploi en contrat à durée indéterminée (CDI) que les chômeurs « ordinaires » : 43,5 % contre 39,3 %Carine Janin.. C'est ce qu'a révélé, dernièrement, une étude de l'Unédic. L'étude signale aussi qu'un tiers des chômeurs en activité réduite déclarent se sentir « plus proches » du marché du travail. Mais les auteurs de l'enquête regrettent que ce cumul possible indemnisation/salaire soit encore peu connu des demandeurs d'emplois.